In the sixth and seventh photographs you can see the remains of the Quarrymen's barracks. The rockfaces are scarred by their work in a number of places (that vast pile of abandoned slate is theirs); these scars show up as part of nature's scene now.
I'm not sure what that vast pile was for; it clearly is man-made, a few feet from the barracks. Slate is a remarkable rock, making for those forbidding serrated spurs. It resists the ordinary kinds of weathering.
Tom,
Once you move away from the main peaks - Snowdon and the Glyders - you have the place pretty much to yourselves. Wild is right; it belonged to the ravens (more of them next Wednesday).
I get what you're saying. Those Durer watercolours are exquisite.
As the long day closes, I am left to dwell on what I took to be an uncanny coincidence between your posting of these great quarry photos -- "...you can see the remains of the Quarrymen's barracks. The rockfaces are scarred by their work in a number of places (that vast pile of abandoned slate is theirs); these scars show up as part of nature's scene now" -- and some remarks Yourcenar made in an interview done by Mathieu Galey, in particular the analogy she draws in the second graph here between parts of a life and landforms in a landscape:
“Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L'existence des héros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes...
"Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Ça et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d'événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou même dans la mienne propre ; puisque c'est peut-être l'impossibilité de continuer à s'exprimer et à se modifier par l'action que constitue la différence entre l'état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c'est que j'éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s'étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j'écris ceci, d'avoir été empereur..."
Which brought me back to one of the most remarkable of Durer's watercolours, that detached, floating, unearthly-earthly landform known as The Quarry (1506).
Tried to express this sense of a parallel on the Dürer post, but I see now this was the proper place.
"Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne".
Walking Moel Siabod, I have that feeling about the mountain itself. The name is beautiful too. When I'm there I want to talk to her.
That sense you get in this passage that the excavation of the self is a work that won't ever be done, that the work itself could be "un trompe-l'oeil du souvenir"; I think I understand this more now a long adolescence is shook off.
interesting stones...they seem to have been used following the mountain design..
ReplyDeleteA wild excursion this!
ReplyDeleteCuriously, the third photo puts me in mind of the bottom image here.
Sandra,
ReplyDeleteI'm not sure what that vast pile was for; it clearly is man-made, a few feet from the barracks. Slate is a remarkable rock, making for those forbidding serrated spurs. It resists the ordinary kinds of weathering.
Tom,
Once you move away from the main peaks - Snowdon and the Glyders - you have the place pretty much to yourselves. Wild is right; it belonged to the ravens (more of them next Wednesday).
I get what you're saying. Those Durer watercolours are exquisite.
As the long day closes, I am left to dwell on what I took to be an uncanny coincidence between your posting of these great quarry photos -- "...you can see the remains of the Quarrymen's barracks. The rockfaces are scarred by their work in a number of places (that vast pile of abandoned slate is theirs); these scars show up as part of nature's scene now" -- and some remarks Yourcenar made in an interview done by Mathieu Galey, in particular the analogy she draws in the second graph here between parts of a life and landforms in a landscape:
ReplyDelete“Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L'existence des héros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes...
"Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Ça et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d'événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou même dans la mienne propre ; puisque c'est peut-être l'impossibilité de continuer à s'exprimer et à se modifier par l'action que constitue la différence entre l'état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c'est que j'éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s'étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j'écris ceci, d'avoir été empereur..."
Which brought me back to one of the most remarkable of Durer's watercolours, that detached, floating, unearthly-earthly landform known as The Quarry (1506).
Tried to express this sense of a parallel on the Dürer post, but I see now this was the proper place.
(And by the way, forgot to say: one need not be an Academician to notice that's a brilliant sheep, in the fifth photo!)
ReplyDelete"Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne".
ReplyDeleteWalking Moel Siabod, I have that feeling about the mountain itself. The name is beautiful too. When I'm there I want to talk to her.
That sense you get in this passage that the excavation of the self is a work that won't ever be done, that the work itself could be "un trompe-l'oeil du souvenir"; I think I understand this more now a long adolescence is shook off.
Durer's Quarry - very fine.
ReplyDeleteI like these photographs Duncan -- objective correlative -- can feel you there. . .